François Bonhomme : le sénateur venu de Tarn-et-Garonne et de Sciences Po Toulouse


Publié le 13{th} février 2015 dans "" | Rédigé par Baptiste Cordier

Photo Sonia Kerlidou/Sénat
Photo Sonia Kerlidou/Sénat

François Bonhomme a été élu sénateur de Tarn-et-Garonne en septembre dernier.

Diplômé de Sciences Po Toulouse il y a vingt-cinq ans, François Bonhomme est immergé dans le monde politique depuis. D’abord en coulisses puis comme élu : conseiller général puis maire et désormais sénateur de Tarn-et-Garonne.

Le pas est bien rapide, rien à voir avec un train de sénateur. Quand François Bonhomme remonte la salle des conférences du palais du Luxembourg, il faut suivre le rythme… À 45 ans, ce diplômé de Sciences Po Toulouse représente depuis quatre mois le département de Tarn-et-Garonne.

Parcours
• Mai 1969 : Naissance à Montauban (Tarn-et-Garonne)
• 1987-1990 : Études à Sciences Po Toulouse, suivi d’un DEA de prospective internationale à la Sorbonne
• 1998 : Élu conseiller général du canton de Caussade dans le Tarn-et-Garonne
• 2008 : Élu maire de Caussade
• Septembre 2014 : Élu sénateur de Tarn-et-Garonne

Son nom de famille n’est pas inconnu dans les milieux parlementaires. Son père, Jean Bonhomme, a été député du même département des années 1960 aux années 1980. Comme son père, François Bonhomme a été conseiller général. Comme son père, il a été élu maire de Caussade, commune de 6 900 habitants située entre Cahors et Montauban. « Je ne revendique pas d’héritage, précise-t-il. 19 années se sont écoulées entre le départ de mon père et mon élection à la mairie. Mais il est clair que dans la famille, nous avons le goût de la politique. »

Sorti de Sciences Po Toulouse en 1990, François Bonhomme passe ensuite un DEA de prospective internationale à la Sorbonne avant de préparer le concours de l’ÉNA. Arrivé à l’IEP sans idée précise sur le métier qu’il voulait exercer, il rejoint très vite le monde politique. Il travaille d’abord en coulisses, comme assistant parlementaire à Paris, chef de cabinet à la mairie de Bayonne (Pyrénées-Atlantiques) pendant trois ans puis au service communication de la ville de Montauban (Tarn-et-Garonne) pendant deux ans et demi.

C’est en 1998 qu’il se frotte pour la première fois au suffrage universel. Il est élu conseiller général de Tarn-et-Garonne, dans le canton de Caussade évidemment. Dans la foulée, en 2001, il se présente aux municipales, à Caussade, mais c’est à sa deuxième tentative, en 2008 qu’il est élu maire, réélu en mars dernier pour un deuxième mandat.

En septembre dernier, il se porte candidat aux sénatoriales face aux deux élus sortants : Yvon Collin, lui aussi ancien maire de Caussade (décidément !), et surtout Jean-Michel Baylet, le puissant président du Conseil général et du Parti radical de gauche. « Comme il est aussi le propriétaire de La Dépêche du Midi, j’ai toujours eu le seul quotidien local contre moi, estime François Bonhomme. Tout le monde me prédisait une défaite face à ce pouvoir personnel et délétère. Mais j’ai fait campagne, en m’engageant en particulier à être actif au Sénat, où Jean-Michel Baylet brillait par son absentéisme. »

« Le Sénat doit se réformer de lui-même »

« Certaines critiques contre le Sénat sont de moins en moins fondées, souligne François Bonhomme. L’écart en termes d’âge et de féminisation s’est beaucoup réduit avec l’Assemblée nationale. » L’âge moyen d’un sénateur est de 61 ans, contre 59 ans pour un député, les sénatrices représentent 25 % des élus, les députées 27 %. L’élu de Tarn-et-Garonne considère que c’est de lui-même que le Sénat doit se réformer, notamment en diminuant le nombre d’élus. « Nous sommes 348 aujourd’hui : être moins nombreux permettrait à chacun d’intervenir davantage dans les débats. Pour lutter contre l’absentéisme – une partie des sénateurs ne siègent quasiment jamais – il faut aussi conditionner les indemnités parlementaires à la présence effective au Sénat. » Enfin, François Bonhomme aimerait que moins de lois soient présentées aux deux Assemblées. « La France légifère trop, avec de nombreuses lois d’affichage. Ce n’est pourtant pas au nombre de lois votées qu’il faut nous juger mais à l’efficacité et à la pertinence des lois en vigueur. »

Élu en septembre, il représente son département avec le divers gauche Yvon Collin . « Nous avons été adversaires, mais nous travaillons en bonne intelligence ici. Au Sénat, l’appartenance politique a moins d’importance. Je suis rattaché à l’UMP pour toutes les facilités qu’offre un groupe parlementaire, mais je ne suis pas enfermé dans des consignes de votes. »

Représenter la France périphérique au Sénat

De son passage à Sciences Po Toulouse, quelques années après sa grande sœur, François Bonhomme se souvient de matières comme la philosophie politique et l’histoire. « C’était une ouverture sur le monde, des cours pour satisfaire la curiosité intellectuelle. J’ai moins profité de la vie étudiante car, sans être ni fêtard ni mener une vie monacale, je rentrais le week-end dans le Tarn-et-Garonne. » Il a gardé contacts avec quelques camarades de promotion et s’avoue bluffé par la diversité des parcours des anciens de l’IEP.

Depuis l’automne, François Bonhomme passe deux à trois jours par semaine au Sénat. « Il a fallu s’installer très vite », sourit-il. Les premiers mois sont chargés avec le redécoupage des régions, la loi des finances impliquant une baisse des dotations de l’État pour les communes et la loi NOTRe sur la nouvelle organisation territoriale de la République qui redistribue les compétences entre les collectivités locales. « Les projets de lois sont préparés par des cabinets ministériels : la plus value des parlementaires, c’est de les amender pour qu’ils soient adaptés au terrain, explique François Bonhomme. Être maire me permet de comprendre les conséquences concrètes des lois que je discute en tant que sénateur. Je représente un territoire semi-rural : non pas la France urbaine, mais la France périphérique, celle qui tend à être oubliée des discours politiques. » En parallèle de la défense des collectivités locales, il s’intéresse aussi à la biométrie : il prépare un rapport sur les enjeux de ces nouvelles techniques, en particulier pour les libertés publiques.

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